Un nouvel outil.
Pendant que certains trainent les pieds, projettent une Xème réunion pour discuter de l'éventualité d'un possible projet de bibliothèque virtuelle européenne, Google vient de lancer discrètement la version bêta de son Google Print.
L'outil semble dès à présent très au point.
Voici, ce que j'ai trouvé en quelques secondes en cherchant des croquis de la Cité Frugès de Le Corbusier à Pessac (33).
Voir aussi l'analyse plus détaillée de Jean-Michel Billaut ou de d'autres.
Google va progressivement enrichir son fonds documentaire grâce, notamment, aux plus grandes bibliothèques universitaires américaines.
Espoirs et inquiétudes
Ce projet m'inspire sa part d'espoirs et d'inquiétudes.
D'espoirs car c'est la plus grande bibliothèque du monde à laquelle nous aurons bientôt accès. Une somme de connaissances, de réflexions, d'histoires, de poèmes est accessible à tous et non plus à quelques uns.
D'inquiétudes car si seul Google s'engage sur cette voie, ce sont les ouvrages en anglais qui seront privilégiés. Pas forcément par idéologie ou préférence nationale, mais tout simplement car cela sera le plus rentable (n'oublions pas que s'agissant d'une entreprise privée, elle n'agit pas par philantropie).
Or nous continuerons ainsi dans ce cercle vicieux d'une prééminance de plus en plus importante de l'anglais. Vicieux pas parce que cela me gêne de m'exprimer dans la langue de Shakespeare. Vicieux car si cela continue nous nous couperons de notre patrimoine.
Imaginez un monde où dans un siècle l'anglais sera la seule langue officielle. Seule une minorité de lettrés sera encore capable de lire des siècles d'écrits en français, en espagnol, en allemand, en arabe, ... Notre culture, notre histoire nous seront inaccessibles.
Si je suis aussi attaché à la construction européenne, c'est, en partie, pour cette conception que l'on s'enrichie plus dans la diversité que dans l'uniformité.
Pour en savoir plus...
Le directeur de la Bibliothèque nationale française a écrit récemment un livre "Quand Google défie l'Europe: Plaidoyer pour un sursaut"
Une critique de ce livre ICI.