A plusieurs reprises, je me suis ici fait l'écho des inquiétudes qui montent concernant un marché immobilier en forte hausse ces dernières années (+ 142 % en 10 ans !).
Ces derniers mois, certains clignotants ont commencé à s'allumer, les uns après les autres, pendant que médias et politiques continuent, pour la plupart, à nous claironner qu'il ne faut pas s'inquiéter, qu'il s'agit d'un "atterrissage en douceur" et que chacun doit pouvoir atteindre ce saint graal d'accéder à la propriété.
Mais derrière ces propos rassurants, c'est une crise d'ampleur qui menace et, durant les crises, ce sont d'abord les personnes les plus vulnérables qui trinquent.
Vers un retournement de tendance ?
Le moins que l'on puisse dire que les signes se sont multipliés dernièrement :
- crise du subprime qui pourrait entraîner une crise économique aux Etats-Unis, donc mondiale, et qui a déjà des répercussions sur toutes les banques, françaises comprises, qui ont massivement investi sur ce secteur à risque,
- marché immobilier qui s'essoufle : prix légèrement orientés à la baisse (-1,5% en juillet d'après la FNAIM), chute du nombre de ventes, stocks qui augmentent dans le neuf (88 600 fin juin contre 35 000 en 2004) alors que jusqu'ici la rareté des biens a orienté les prix à la hausse, etc.
- augmentation des taux qui rend les conditions d'accès aux prêts plus difficile.
Le krach immobilier du début des années 1990 s’était traduit par une chute de 40% des prix de la pierre en cinq ans.
Va-ton revivre un tel scénario ou allons-nous vers un "atterrissage en douceur" ?
Difficile à dire mais nous ne sommes pas à l'abri d'un écroulement du château de carte.
Prenons l'exemple sur l'attitude des acheteurs.
Autant ces dernières années, il existait une conviction largement répandue qu'il valait mieux précipiter son achat pour faire les meilleures affaires, autant la stratégie des acheteurs potentiels est en train de s'inverser avec un nouveau positionnement qui consiste à penser que, vus les incertitudes et le début de baisse, il vaut mieux prendre le temps.
Ceci se traduit par une plus grande difficulté pour les promoteurs à vendre certains biens surévalués (construction de qualité moindre, sites mal positionnés, intermédiaires très nombreux, etc.) du fait de la course au foncier. Les conséquences seront des stocks à la hausse, des prix parfois revus à la baisse, un gel de certaines opérations dont l'équilibre financier ne sera plus assuré.
Crise économique dans l'immobilier, licenciements, retrait des investisseurs, augmentation des taux et chute des prix dont pâtiront ceux qui ont achetés au prix fort, etc.
Quels que soient les scénarios envisagés, on peut considérer que le marché est entré dans une période charnière qui augure un autre cycle.
Le dangereux endettement des ménages
Il y a quelques années, un sketch des Guignols sur l'arrivée des prêts à la consomation en France m'avait beaucoup marqué.
Une personne modeste disait : "J'aimerai bien me l'acheter [une télé neuve high tech], mais, vous savez, nous n'avons pas beaucoup de moyens".
Ce à quoi répondait un Sylvestre (symbole des intérêts économiques) : "C'est pas grave, on va les prendre quand même !"
Zut, j'ai perdu la fin de mon article !
A suivre...
Revue de Presse
Dossier de Libération
La pierre trop lourde pour les Français
Les escrocs rois au pays de l’immobilier
Les foyers espagnols dans l’étau des taux
Aides, durée. les dernières cartouches des acquéreurs
Dossier du Figaro
Immobilier : les meilleures formules pour emprunter
Le plan d’épargne-logement redevient compétitif
Crédit immobilier : les taux vont-ils continuer à grimper?
Les Espagnols peinent à rembourser leurs crédits immobiliers
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