J'ai déjà eu l'occasion de vous présenter le Collectif PDU, collectif informel d'associations qui militent, depuis, 1997, pour une politique des déplacements plus ambitieuse dans l'agglomération de Toulouse.
Après avoir surtout écouté pendant un an et demi, je me suis de plus en plus investi depuis un an jusqu'à coordonner l'écriture du Projet 2008 du Collectif (d'où aussi des articles moins nombreux ici).
Campagne pour une politique des déplacements plus ambitieuse
A travers notre Projet 2008, nous avons voulu esquisser ce que pouvait être une vraie politique des déplacements pour une agglomération multipolaire durable afin de nourrir les débats pendant la période électorale, mais aussi ceux qui vont suivre.
En effet, la question des déplacements a été au coeur des débats.
Nos propositions sont décrites dans un projet global et des fiches détaillées sur certains thèmes ou secteurs dont l'accessibilité a été priviligiée.
Nous n'avions pas la prétention de proposer un projet parfait : tracés, modes, priorités, bien des points seront à discuter. Ceci est de la responsabilités des collectivités, pas des associations.
Notre objectif était d’alimenter les débats pendant cette période électorale en interpellant les candidats et de donner à chacun des éléments pour se faire sa propre opinion.
Le travail du Collectif, depuis tant d'années, a fini par influencer les programmes de la plupart des candidats, du Modem à l'extrême gauche en passant par le candidat élu, M. Cohen. Seul l'ancien maire n'envisageait pas de modifier fondamentalement la politique antérieure.
Une politique beaucoup plus ambitieuse devrait donc être lancée prochainement après une phase de concertation organisée dans les mois à venir : "les Assises de la Mobilité".
Le Collectif PDU sera bien sûr présent dans les débats à venir.
Une agglomération au bord de l’asphyxie
Très rares sont ceux aujourd’hui, qui ne considèrent pas, que les déplacements sont devenus un problème qui pénalise toute l’agglomération tant ses habitants que ses entreprises.
Les bouchons sont de plus en plus nombreux dans une agglomération où la voiture est reine depuis des décennies (62% des déplacements en 2004, 74% en banlieue, la moitié des déplacements en voiture faisant moins de 3 km).
Dans le même temps, les déplacements à pied représentent seulement 20%, ceux en transport en commun 8% (3% en banlieue) et ceux en vélo 3%. La ligne B a certes amené une certaine « bouffée d'oxygène », mais seulement pour quelques uns car une très grande partie de l'agglomération ne dispose toujours pas de transports en commun performants.
Ces résultats ne sont pas surprenants car il y a des raisons : le problème de la gouvernance, l'absence de projet global, des projets de nouvelles voies routières, un réseau de transport en commun qui se contente de converger vers Toulouse à coup d'infrastructures lourdes et coûteuses avec une faible qualité de service sur le reste du réseau (fréquences, plages horaires, intermodalité, etc.) et des modes doux délaissés (discontinuités des cheminements, sécurité, etc.).
Sans politique à la hauteur des enjeux, la situation actuelle ne pourra que continuer à se dégrader.
Esquisse d'une politique de déplacements
A travers notre Projet 2008, nous avons voulu esquisser ce que pouvait être une vraie politique des déplacements pour une agglomération multipolaire durable.
Il s'agit notamment d'offrir de vraies alternatives à la voiture individuelle, à travers un ensemble de propositions : - un projet global et partagé,
- une nouvelle gouvernance,
- des transports en commun attractifs partout et tout le temps (meilleur maillage avec des lignes structurantes et des lignes de proximité, qualité de service exemplaire, réseau de nuit),
- des modes doux favorisés (développement du vélo, piétonisation, etc.),
- d'autres pratiques de la voiture (développement du covoiturage, de l'auto-partage, etc.),
- etc.
Ces propositions ont été détaillées en fonction de ce qui pouvait être réalisé :
- rapidement (2010),
- d'ici la fin de ce nouveau mandat (2014),
- d'ici la fin du mandat suivant (2020).
Quelques documents
Le projet global : Version complète (16 pages) et Version synthétique (2 pages).
Interview de Radio Campus Toulouse