"Contribution à l'analyse de la prise en compte du climat urbain dans les différents moyens d’intervention sur la ville", c'est le titre de la thèse de Morgane COLOMBERT à qui nous avions demandé d'intervenir lors de l'atelier que nous organions pour le séminaire "Climat et projet urbain".
Outre son contenu, la fin de sa conclusion semblait en phase avec les questions que nous souhaitions aborder :
" A ces perspectives, principalement du domaine des sciences physiques, s’ajoutent la nécessité d’interroger d’autres domaines tels que la politique urbaine ou l’économie. En effet, la question du climat urbain, pour être intégrer consciemment à la pratique de l’aménagement urbain, doit devenir un enjeu politique. Cela nécessite de comprendre comment se crée une nouvelle préoccupation, pourquoi les politiques portent un intérêt important à telle problématique et un intérêt moindre à une autre. L’économie peut également aider, au même titre que pour la diminution des rejets en gaz à effet de serre, à réfléchir sur la création d’outils permettant de favoriser la mise en œuvre de différents leviers permettant d’agir sur le climat urbain."
Résumé de la thèse
Le milieu urbain est à l'origine de processus radiatifs, thermiques, dynamiques et hydriques qui modifient le climat de la ville. La couche superficielle du sol, avec la présence plus ou moins importante de surfaces végétales ou d’eau, les activités humaines qui induisent des rejets de chaleur et de polluants, et la structure urbaine, avec des matériaux de construction et une certaine morphologie du cadre bâti, sont les principaux facteurs de cette modification.
Le bilan d'énergie thermique permet d'appréhender la majorité des perturbations générées par la ville. A l'aide du schéma Town Energy Balance, développé par Météo-France pour paramétrer les échanges en énergie et en eau entre les surfaces bâties et l'atmosphère, nous avons effectué des tests de sensibilité du bilan d'énergie à différents facteurs. Ces facteurs appartiennent à cinq domaines d'actions : le bâtiment, l'espace public, l'organisation urbaine, les activités industrielles et les transports.
Nos différentes simulations ont permis de confirmer le rôle prédominant des paramètres radiatifs dans le bilan d'énergie de la ville en été. Durant l'hiver, ce sont d’autres paramètres thermiques (isolation) qui ont la plus grande influence.
Les collectivités territoriales françaises ont à leur disposition plusieurs outils et moyens pour agir en faveur de leur environnement climatique et intégrer des facteurs influant sur le climat urbain : leurs domaines de compétence directe (voirie, bâtiments communaux, espaces verts, etc.), les documents stratégiques d'orientation (SCOT et PLU), les procédures d'aménagement (ZAC et lotissement), l'incitation et l'information de leurs citoyens et de leurs services (Agenda 21 local, Plan Climat Territorial, Approche Environnementale de l'Urbanisme). Elles ne peuvent cependant pas agir avec une liberté suffisante, compte tenu des limites contraignantes entre droit de l’urbanisme et droit de la construction et de l’habitat.